- une hausse significative des rémunérations
- le retrait des lois Blanquer et fonction publique
- le retrait des réformes des trois voies du lycée
- une hausse significative des rémunérations
Le traitement des personnels d'enseignement et d'éducation stagne depuis de très nombreuses années.
Ils ont en conséquence subi un fort décrochage de leur pouvoir d’achat et un déclassement évident : alors qu’ils sont encore considérés comme des cadres de catégorie A, ils sont loin d’en avoir les salaires.
Ainsi, à qualifications égales, leurs rémunérations sont globalement inférieures de près de 1000€ par mois à celles des autres cadres de la fonction publique.
De plus, alors que les enseignants français fournissent davantage de travail que la moyenne de leurs collègues de l’OCDE, leur rémunération est bien plus faible : le coût salarial annuel des enseignants par élève en France est très nettement inférieur à la moyenne, et l’écart s’amplifie avec les réformes successives qui alourdissent constamment leur charge de travail.
Le SNALC considère, avec ses adhérents, que les revendications salariales sont désormais une priorité pour les enseignants.
Les dernières réponses apportées sont loin d’être à la hauteur de leurs attentes légitimes, puisqu’on propose aux professeurs du second degré d’améliorer leur traitement en leur imposant de travailler en heures supplémentaires, qui sont moins bien rémunérées que les heures de service.
Nous demandons donc que le traitement net des enseignants soit revalorisé à hauteur de la rémunération moyenne des cadres A de la fonction publique, ce qui implique :
- L’augmentation des indemnités de façon à ce que leur part atteigne 30% du traitement brut, comme dans le reste de la fonction publique au lieu des 10% actuels.
- En conséquence, une augmentation substantielle de l’ISOE / ISAE.
- La modification du calcul de la rémunération des HSA et HSE, avec majoration de 25% par rapport à l’heure de service normale et indexation sur l’échelon.
- Le dégel du point d’indice est par ailleurs indispensable pour mettre un terme à l’effondrement du pouvoir d’achat.
- le retrait des lois Blanquer et fonction publique
LA LOI BLANQUER
La Loi dite de l’école de la confiance s’ouvre sur l’exemplarité des enseignants ; une disposition qui risque de mener à un musèlement de ceux qui oseraient ne pas être d’accord avec le système.
Avec le recours à l’expérimentation, elle permettra de sortir du droit commun et de jouer avec les services des enseignants, remettant en cause nos obligations.
Les INSPE et la modification de la place du concours vont aboutir à un appauvrissement disciplinaire et à un formatage pédagogique des futurs professeurs. L’âge du concours va reculer et réduire encore plus l’attractivité de notre métier.
Le nouveau statut des AED va créer une main d’œuvre à bon marché.
La loi crée un conseil d’évaluation de l’école qui ne comprendra que des personnes désignées par le ministre ainsi que des députés et sénateurs. Cette instance très politique devra évaluer notre système et faire des préconisations.
La loi introduit de nombreuses possibilités d’ordonnances qui sont le moyen le moins démocratique pour diriger ou transformer l’éducation nationale.
Le SNALC ne demande pas au ministre de ne rien changer. Le SNALC demande que les réformes soient faites pour le bien des professeurs et des élèves.
LA LOI FONCTION PUBLIQUE
Parmi les objectifs de ce projet de loi, « Promouvoir le dialogue social » se traduit par la suppression de la consultation des CAP, instances actuelles de représentation des personnels où ce rare dialogue pouvait encore avoir lieu. Pour faire disparaître la température, supprimons les thermomètres ! Exit l’avis des élus, experts et garants du respect de l’égalité de traitement en termes de droits et de barème des personnels : la décision d’une mutation, d’une promotion, d'un congé de formation ou d'un poste aménagé sera désormais prise dans les bureaux des gestionnaires et les agents mécontents se verront renvoyés à une instance de recours catégorielle. Excepté pour des questions d'avancement ou de mutation, exclues des possibilités de recours.
On note aussi un renforcement du caractère autoritaire à l'égard des agents, avec l'exclusion de 3 jours qui, en changeant de groupe de sanctions disciplinaires, pourra désormais être prononcée directement par la hiérarchie sans passer par la défense des syndicats en CAP.
La loi prévoit aussi un recours accru aux contractuels, notamment pour des emplois de catégories B et C (actuellement, c'est possible uniquement pour ceux de la catégorie A), tout en étendant la possibilité de recruter directement l’agent en CDI lorsqu’il s’agit d’occuper un emploi permanent. Il crée un nouveau CDD spécifique à la fonction publique, le « contrat de projet », qui prend fin quand le projet arrive à échéance et qui n’ouvre droit ni à la CDéisation, ni à la titularisation.
Le gouvernement juge la transformation de la fonction publique indispensable pour réduire la dépense publique et améliorer l’action de l’État. Comment des agents contractuels, aux rémunérations modestes et discontinues, souvent à temps incomplet et insuffisamment formés, contraints à la mobilité, sans perspective d’avenir pourraient-ils être plus investis et efficaces que des fonctionnaires ? La finalité gouvernementale est bien la réduction drastique des dépenses au mépris du statut et des conditions de travail des personnels, au mépris de la qualité du service public.
Toutes les organisation syndicales ont voté contre ce projet de loi lors du Conseil commun de la fonction publique. Même les représentants des employeurs territoriaux se sont abstenus.
Le retrait des réformes des trois voies du lycée
Alors que le ministre de l’Education Nationale avait assuré qu’il ne serait pas le ministre d’une énième réforme, il entend transformer en profondeur notre système ni pour le bien des élèves ni pour celui des enseignants. Il a commencé par une réforme néfaste du lycée.
La réforme du lycée général et technologique va permettre au ministère de supprimer des postes. Elle constitue une baisse globale des volumes horaires.
Elle introduit des spécialités pluridisciplinaires et des contraintes organisationnelles qui vont mener à des conflits dans les salles des professeurs et à une dégradation des conditions de travail des enseignants.
Elle réduit le champ des possibles en Terminale avec le passage de trois à deux spécialités.
Elle introduit des différences territoriales par son offre de spécialités variable selon les établissements et ment sur le large choix laissé à l’élève.
Mais la transformation ne s’arrête pas au lycée. L’éducation nationale va subir les changements imposés par la Loi, dite de l’école de la confiance (voir ci-dessus)
Et pour la voie professionnelle le SNALC dénonce :
Suppression de postes massives avec perte de 300 H de formation en bac pro sur les 3 ans à venir.
Des heures de dispositifs (cointervention et chefs d œuvres) non affectées ne respectant pas le volume horaire obligatoire de formation des élèves. Heures de concertation et de préparations de la cointervention non rémunérées.
La fin de la liberté pédagogique pour les PLP avec la mixité des publics et des rythmes scolaires différents.
Nouveaux programmes imposés à la va vite, inappropriés et théoriques. Hétérogénéisation du bac pro avec des applications locales de la réforme.
Danger du statut des PLP en travaillant dans les UFA des LP, contractualisation et complément de service.
Communiqué de l'intersyndicale
Depuis plusieurs mois, les personnels de l’éducation se mobilisent dans de nombreux établissements et se sont rassemblés dans des actions nationales d’ampleur.
Que ce soit du côté des parents d’élèves ou des enseignants, l’inquiétude et la colère sont grandes devant les réformes du lycée et du baccalauréat, de la voie professionnelle, la loi dite de la « confiance » et l’ensemble des transformations du système éducatif imposées par le Ministre.
Devant le mal-être croissant des personnels, paupérisés et toujours en proie à l’austérité salariale, mis devant de graves difficultés professionnelles, le Ministre n’a jusque-là répondu que par le refus de toute discussion. Pire, des collègues faisant part de leurs critiques ont été victimes de rappels à l’ordre et de mesures d’intimidation ; les pressions et les méthodes de gestion autoritaires se développent.
À cela s’ajoute le contexte de suppressions de postes à un moment où les effectifs augmentent dans le second degré et les attaques contre le service public d’orientation.
Les inégalités d’implantation des enseignements de spécialité et des options de la réforme du lycée, les difficultés d’emploi du temps, tant pour les enseignants que pour les élèves, le rythme effréné des évaluations et un baccalauréat à valeur locale ; les familles de métiers et la promotion du tout apprentissage en voie professionnelle ; jusqu'aux incidents récents qui ont marqué Parcoursup ; les sureffectifs des classes et les suppressions de postes en collège : tout concourt à accroître les inégalités.
Devant la gravité de la situation, les organisations syndicales représentatives du public et du privé, de l’enseignement agricole et les Stylos rouges, après de nombreuses alertes au Ministre, déposent un préavis de grève sur le mois de juin. Elles appellent tous les personnels à poursuivre les actions locales, à se réunir en assemblées générales pour organiser la grève le 17 juin, premier jour des épreuves du baccalauréat, et décider des suites, pour :
•une revalorisation des rémunérations ;
•le retrait des réformes des lycées et du baccalauréat ;
•le retrait des projets de loi « école de la confiance » et « Fonction publique ».
Si le Ministre persistait dans son refus d’ouverture de discussions rapides, il porterait la responsabilité d’une perturbation dans le déroulement des examens.
Les organisations se rencontreront de nouveau dès après le 17 juin.
Communiqué de presse avec le soutien des organisations suivantes :