Violence et chiffres : on ne vous dit pas tout
Maxime REPPERT, secrétaire national chargé des conditions de travail et du climat scolaireLe 13 octobre dernier, le ministre de l’Éducation nationale déplorait 20 à 30 incidents graves par jour dans les établissements scolaires. Dans le même temps, il annonçait son intention de « publier les chiffres de la violence scolaire département par département ».
Poussé par la vague de violences physiques et psychologiques dont sont victimes les personnels de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer affiche une volonté de clarté.
Nous sommes dubitatifs pour plusieurs raisons. Tout d’abord, sur les chiffres annoncés. Est-il question de 20 à 30 incidents graves par jour ou alors de 442 incidents graves chaque jour dans les collèges et lycées, selon le résultat d’une enquête publiée le 20 septembre 2017 ?
De la même façon, est-ce que le ministère va revoir sa présentation du nombre d’incidents graves déclarés ? Car actuellement, on présente le nombre d’incidents pour 1000 élèves plutôt que de donner le nombre exact. Cela donne une énième impression de vouloir diluer la réalité.
Enfin, Le SNALC demande au ministre de lancer dans une étude nationale des burnout et suicides chez les personnels de l'Éducation nationale.
Paris, le 14 octobre 2019
Contact :
Maxime REPPERT, secrétaire national chargé des conditions de travail et du climat scolaire, Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
La Quinzaine Universitaire N°1433 est en ligne
SOMMAIRE:
DOSSIER DU MOIS
4 - La réforme des retraites
4 - Étude comparée des systèmes de retraite.
6 - Réforme des retraites : ce qui attend les générations actuelles
8 - Projet DELEVOYE : les questions pendantes
Réforme du lycée : le SNALC ne veut pas d'un comité de suivistes
Jean-Rémi GIRARDLes chiffres sont sans appel : dotations horaires en diminution, augmentation de l'amplitude des journées et du nombre de « trous », moins de demi-journées libérées, spécialités placées le mercredi après-midi, surcroît de travail des proviseurs adjoints, effectifs en hausse dans les disciplines de tronc commun… la mise en œuvre de la réforme s'accompagne d'une importante dégradation des conditions de travail des personnels. Plus que jamais, le SNALC alerte sur le fait qu'il convient de freiner avant d'arriver dans le mur.
Le SNALC a porté la parole des collègues en demandant clairement qu'il n'y ait pas d'abandon de la troisième spécialité en fin de première. Si nous avons obtenu que la question soit traitée lors de la prochaine réunion du 11 décembre, nous sommes plus qu'inquiets du fait qu'il nous a été répondu qu’il ne se s’agissait pas pour le comité de remettre en cause les fondements de la réforme.
Le SNALC n'est pas là pour accompagner la réforme : il est là pour porter les revendications majoritaires des collègues. Et si celles-ci vont à l'encontre de la réforme, c'est la réforme qui doit changer.
Contact :
Jean-Rémi GIRARD, président du SNALC, Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Retraites et traitements : l’éducation nationale mérite mieux
Jean-Rémi GIRARDEn effet, il est de notoriété publique que les personnels enseignants, mais aussi la majorité des autres agents du ministère, seraient incroyablement perdants en cas d'application aveugle du projet de réforme contenu dans le rapport Delevoye. Le SNALC a eu l'occasion lors de la réunion d'évoquer les simulations qu'il avait réalisées sur le sujet, et qui aboutissent à des diminutions de pension pouvant atteindre les 1000 euros bruts par mois.
le SNALC n'a jamais été demandeur d'une réforme des retraites. Il est en revanche demandeur d'une hausse salariale importante qui ne serait qu'un rattrapage parfaitement justifié pour nos collègues, dont plus personne ne conteste
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Monsieur le Ministre,
Vous devez avoir conscience du mal-être et de la détresse dans laquelle sont plongés les professeurs et personnels de l’Education nationale. Septembre est mortifère : tentative de suicide à Fos-sur-Mer, suicide de notre collègue Christine. Un nom, un mort, qui rejoint celui de Jean, présent encore dans les esprits. Et puis il y a les autres, anonymes, comme celui, récent, au lycée hôtelier de Chamalières. Ou les 6 suicides en 11 ans, à Béziers, dans le même lycée.
La justice et les enquêteurs feront bien évidemment leur travail. Mais des écrits, accablants pour l’Institution, existent et ne peuvent-être ignorés.
Nous estimons que l’Etat porte une grande part de responsabilité. Il n’a pas su répondre à son devoir de protection des personnels en négligeant notamment depuis des décennies la question de la médecine du travail. La santé et la protection des personnels sont prioritaires. Pourquoi n’a-t-il jamais eu d’études du ministère sur la question des suicides et des burnout dans l’Education nationale ? Le problème n'est pourtant pas nouveau : déjà en 2002, l’INSERM estimait que la moyenne des suicides chez les enseignants était 2.4 fois supérieure à la moyenne nationale.